L’École des Mousses

https://www.etremarin.fr/metiers-et-formations/formations/ecole-des-mousses
https://www.amicalepupillesmousses.fr/index.php/presentation/l-ecole-des-mousses/77-l-ecole-des-mousses-historique
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_des_mousses
https://fr.wikipedia.org/wiki/Orphelinat
https://www.lesnids.fr/notre-histoire/

Formation militaire et découverte du milieu maritime

Les mousses sont accueillis pendant une année scolaire (de septembre à fin juin) sur deux sites : au Centre d’Instruction Naval (CIN) de Brest et sur le site de Querqueville à Cherbourg-en- Contentin.

L’Ecole des mousses dispense un enseignement essentiellement pratique et propose un encadrement professoral et militaire de grande qualité. Dès leur entrée à l’école, les élèves acquièrent le statut de militaire et pendant 10 mois, la consolidation de leurs acquis scolaires se fait dans la perspective de leur intégration au sein de la marine.

L’enseignement s’articule autour de formations militaire, maritime, sportive et de sécurité et de la découverte du milieu maritime. De nombreux temps forts viennent rythmer la scolarité : embarquement de découverte sur des voiliers de tradition et des bâtiments de combat de la marine, formation sportive continue, stages de cohésion et d’aguerrissement, formation au secourisme… autant d’occasions de développer ses connaissances, son ouverture d’esprit et son endurance. Des partenariats noués avec d’autres acteurs du monde maritime (Fondation Belem, Société Nationale de Sauvetage en Mer, …) permettent aux mousses de découvrir les différentes facettes du monde maritime.

A terme, les jeunes acquièrent un brevet élémentaire de mousse ; ils peuvent alors signer un premier contrat de 4 ans comme matelot de la flotte.

Métiers :
Les métiers accessibles sont en grande majorité exercés à bord d’un bâtiment de surface ou d’un sous-marin : métiers des opérations navales, métiers de la conduite du navire, de la mécanique, de la protection et de la sécurité, métiers de la maintenance aéronautique, métiers de la préparation des avions et hélicoptères et métiers de la restauration.

Agent polyvalent de restauration

L’agent polyvalent de restauration peut se voir confier de nombreux emplois : de la préparation des repas jusqu’au service en salle.

Affecté à terre dans les centres de restauration collective ou embarqué à bord des bâtiments de la marine, l’agent polyvalent de restauration assure un service quotidien indispensable auprès de tout l’équipage : préparer les repas, aider à l’élaboration des menus et veiller à l’hygiène alimentaire.

Il peut également assurer le service dans les salles à manger et centres de restauration, aider à la gestion du matériel de table et participer à l’organisation de manifestations de représentation pour les hautes autorités de l’Etat.

Amicale des Pupilles-Mousses

L’ÉCOLE DES MOUSSES :

C’est le décret du 5 juin 1856 qui crée l’ECOLE des MOUSSES à BREST. Ce décret supprime les divisions des Equipages de Ligne et leurs compagnies d’apprentis marins et de Mousses.
Le terme ÉQUIPAGES de la FLOTTE est substitué à celui de CORPS des Equipages de LIGNE. La formation des Marins est renforcée. Des écoles de spécialités avaient déjà été créées pour les canonniers en 1854 et pour les fusiliers en 1856. Une école de timoniers verra le jour en 1860.
Le décret prescrit la création d’une ÉCOLE SPÉCIALE de MOUSSES à Brest sur le Bâtiment THÉTIS mouillé en rade de Brest.
La frégate école, commandée par le Capitaine de Frégate PALAGNE de CHAMPEAU, est placée sous l’autorité supérieure du Commandant de Division.
Les excellents résultats produits par l’Ecole la font alors considérer comme la principale pépinière de nos Officiers Mariniers. Depuis 1836, le nombre de mousses ne fait qu’augmenter, 240 en 1836, 400 en 1852, 600 en 1853 pour atteindre 800 en 1861 après la création, le 31 mai 1861 d’une 4ème compagnie.
L’Empereur Napoléon III décide de réorganiser la Marine. Le décret du 15 juin 1856 concerne particulièrement la nouvelle organisation du personnel des équipages. Le terme  » Equipages de la Flotte  » est substitué à celui de  » Corps des Equipages de Ligne ».

Ce décret est le texte fondateur de l’Ecole des Mousses.

Extrait du décret – Section II – Ecole des Mousses :
31 – Il est établi au port de Brest une école spéciale de Mousses. L’instruction à donner dans cette école fait l’objet d’un règlement arrêté par notre ministre de la Marine et des Colonies.
32 – L’Ecole des Mousses est placée sous l’autorité supérieure du Commandant de la division.
33 – Une frégate mouillée en rade est affectée à l’Ecole des Mousses. Cette frégate a pour annexes des bâtiments légers.
Cette frégate est la  » THETIS « . Le bâtiment de l’Ecole des Mousses sera commandé par le lieutenant de vaisseau le plus ancien.

Le recrutement des Mousses

Les Mousses nécessaires au service de la flotte, se divisent en deux catégories :
– Les Mousses à admettre à l’Ecole des Mousses,
– Les Mousses auxiliaires.
Les uns et les autres sont choisis parmi les enfants des officiers-mariniers matelots et autres salariés de la Marine, en accordant toujours la préférence aux enfants des marins morts ou mutilés en service, ensuite aux enfants de ceux qui ont le plus de service sur les bâtiments de l’Etat. Le choix se porte ensuite parmi les enfants des officiers, sous-officiers et soldats des troupes de terre et de mer. En cas d’insuffisance, ils pourront être choisis parmi les enfants de l’intérieur de la France. Dans sa lettre envoyée aux Préfets Maritimes et qui accompagne le décret, le Ministre insiste pour que dorénavant il ne soit dirigé sur Brest que des enfants de marins et qu’aucune dérogation ne soit de mise dans tous les arrondissements.
Mousses à admettre à l’Ecole de Brest : Ils sont âgés de 13 ans au moins et de 15 ans au plus.
Mousses auxiliaires : Ils sont admis à partir de 12 ans et jusqu’à 15 ans.
Les jeunes candidats doivent être de bonne constitution, être vaccinés et avoir une taille minimum de :
A 12 ans : 1m30
à 13 ans : 1m33
à 14 ans : 1m38
à 15 ans : 1m44
à 15 ans ½ : 1m50.
Les cinq arrondissements maritimes Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon, concourent au recrutement des enfants qui seront admis à l’Ecole de Brest, mais l’arrondissement de Brest doit recruter la moitié de l’effectif total.
Les enfants ne sont admis à l’Ecole des Mousses qu’avec le consentement de leurs parents ou de leur tuteur. Si à 16 ans ils ne contractent pas un engagement volontaire pour servir dans le personnel des Equipages de la Flotte, les frais d’instruction et d’entretien devront être remboursés. A défaut de remboursement les jeunes gens seront maintenus au service jusqu’à 18 ans en qualité de novice.
Les mousses auxiliaires sont recrutés dans les quartiers de chaque arrondissement maritime sous la responsabilité des commissaires de l’Inspection Maritime. Le nombre de Mousses recrutés est déterminé suivant les besoins exprimés par les commandants des divisions des arrondissements maritimes. Les Mousses auxiliaires embarquent sans passer par l’Ecole des Mousses de Brest sur les unités stationnées dans leur arrondissement. Lorsqu’ils atteignent l’âge de 16 ans et s’ils sont aptes, les Mousses auxiliaires peuvent contracter un engagement de 7 ans pour servir comme novice.

Les Mousses à l’Ecole de Brest

L’Ecole des Mousses de Brest est considérée comme la principale pépinière d’officiers-mariniers de la Flotte. Il est donc essentiel de ne pas les faire sortir de cette école avant qu’ils aient acquis une instruction sérieuse et suffisante. C’est pourquoi le temps d’une année minimum d’instruction devra être rigoureusement respectée.
Pendant cette période d’instruction aucun embarquement à la mer dans le cadre de la division ne sera accompli. Les besoins du service seront satisfaits par l’emploi de Mousses auxiliaires si cela est nécessaire.
Les élèves resteront au maximum deux ans à l’école. Après leur formation à l’Ecole des Mousses ils sont renvoyés dans leurs arrondissements respectifs pour servir en tant que tel. Dès qu’ils auront atteint l’âge de 16 ans, ils auront la possibilité de contracter un engagement de 7 années ou de rembourser leurs frais d’instruction et quitter la Marine.
L’Amiral HAMELIN dans sa lettre d’envoi du 20 juin 1856, exprime en ces termes l’importance qu’il porte à cette Ecole des Mousses de Brest nouvellement créée :
« J’attache une grande importance à ce que l’Ecole des Mousses continue à marcher dans une voie de progrès. Les excellents résultats qu’elle a déjà produits doivent, ainsi que je l’ai déjà dit plus haut, la faire considérer comme la principale pépinière de nos Officiers Mariniers… « 

Ceci est le début d’une longue histoire qui se terminera en 1988 à Brest où l’Ecole était revenue en I960 après l’avoir quittée pour cause de guerre pendant 20 ans. Il nous reste plusieurs périodes à explorer.

École des mousses

Fondation1856 et 2009
Dissolution1988
Typeécole militaire
FondateurMarine nationale
DirecteurCapitaine de frégate Eric Brothé
DeviseMousse sois toujours vaillant et loyal
Site webwww.etremarin.fr/ecole-des-mousses
Étudiants220 (en septembre de chaque année)
Budget+de 2M € par an
CampusCentre d’instruction naval de Brest
VilleBrest, Querqueville, Cherbourg-en-Cotentin
Pays France

L’École des mousses (autrefois constituante avec l’École de Maistrance Pont des « Écoles préparatoires du Pont ») est une école militaire française de la Marine nationale située au Centre d’instruction naval de Brest.

L’histoire de l’École des mousses

Les origines

Une ordonnance du 12 novembre 1822 réorganise le corps des équipages de ligne, elle prévoit notamment l’incorporation de jeunes garçons de 12 à 14 ans, enfants de marins, de pupilles de la nation ou ouvriers de marine, dont la seule condition d’engagement est d’être « sain de corps et vacciné » ; les parents s’engagent à ne pas les retirer avant l’âge de 18 ans, sous peine de rembourser les frais de leur instruction et de leur entretien.

L’ordonnance du 28 mai 1829 structure la formation des mousses1, en fixant le programme d’instruction. Les deux compagnies de Brest et Toulon se composent chacune d’une centaine de mousses, celle de Rochefort de soixante, celle de Cherbourg et Lorient de cinquante. Pour leur instruction, ils suivent, avec les apprentis marins les leçons de lecture, d’écriture et de calcul organisées alors pour tout le personnel des équipages de ligne. Les mousses participent avec leur compagnie à l’armement des corvettes, des frégates ou des vaisseaux. À 16 ans, ils peuvent continuer leur formation en tant qu’apprentis marins en contractant un engagement volontaire; à défaut, ils peuvent être gardés dans les compagnies jusqu’à 18 ans. Certains pensent que la création de ces compagnies de mousses résulte en grande partie d’un motif humanitaire.

Le 1er mars 1832 est créée la 1re compagnie de mousses de Brest sous le commandement du lieutenant de vaisseau Le Borgne. D’un effectif de 100 mousses, elle est installée à La Cayenne (caserne des marins) à Recouvrance avec l’équipage de ligne. Plus tard, le 12 janvier 1835, une 2e compagnie de mousses est formée dans ce port sous le commandement du lieutenant de vaisseau Magre. Cette compagnie est installée aux Capucins, couvent construit à partir de 1695 sur les terrains qu’occupent actuellement les ateliers des machines de l’arsenal. Ce couvent attribué à la Marine en 1801, a servi de casernement à l’école des apprentis canonniers.

En 1835, les compagnies de mousses de Rochefort et Lorient sont supprimées en même temps que les équipages de ligne de ces ports.

La création officielle de l’École des mousses

C’est un décret de Napoléon III, du 5 juin 1856, qui fonde l’École des mousses, en retirant des équipages de ligne et en les regroupant tous sur un navire école. Le premier de la série sera la frégate Thétis, avec laquelle le comte Louis Antoine de Bougainville avait fait sa circumnavigation.

Les vaisseaux école de l’École des mousses

Avant la création officielle de l’école, les mousses embarquent sur le brick Lyonnaise en 1835, suivi de la corvette La Moselle renommée L’Abondance de 1835 à 1850. Il y aura ensuite :

  • la Thétis de 1856 à 1861 ;
  • L’Inflexible de 1861 à 1876 ;
  • l’Austerlitz de 1876 à 1894 ;
  • le Bretagne III de 1894 à 1909 ;
  • le Mytho, rebaptisé Bretagne en 1909 puis Armorique en 1912.

Il se crée alors un « groupe Armorique » avec des navires annexes :

  • le Magellan annexe de 1908 à 1923,
  • le Montcalm renommé le Tremintin le 26 septembre 1934 de 1925 à 1940,
  • le Jean Bart renommé l’Océan de 1940 à 1944.

L’ Armorique reste École des mousses jusqu’en 1940, mais le bruit des bottes allemandes se faisant entendre, les mousses embarquent en catastrophe sur le cuirassé Paris pour un périple passant par l’Angleterre, le Maroc, l’Algérie puis Toulon où ils se regroupent à bord de l’Océan.

L’École des mousses à terre

À la Libération, mission est confiée au capitaine de frégate Paul Le Coz (lui-même fils de mousse, Jean-Louis Le Coz né en 1862 qui terminera sa carrière comme officier principal des équipages) de réorganiser l’École des mousses et de maistrance pont sur le site du château du Dourdy à Loctudy dans le Finistère sud.

En septembre 1960, l’école revient à Brest et occupe les bâtiments de l’ancienne École navale dans le quartier de Saint-Pierre-Quilbignon. Le recrutement se fait dans la France entière. Pour postuler, Il faut posséder le certificat d’études primaires ou le niveau de sortie d’une classe de quatrième ou de troisième. Les dossiers sont examinés par une commission. Les candidats subissent des examens médicaux, psychologiques et scolaires.

L’école compte alors trois compagnies de 180 mousses chacune, composée de 6 sections de 30 mousses, encadrées par 6 seconds maîtres chefs de sections. Une section comprend deux escouades. Le capitaine de compagnie, un lieutenant de vaisseau, est assisté par un maître principal, adjudant de compagnie et un premier maître chargé de la planification des cours. La 4e compagnie moins nombreuse, appelée aussi CPM (cours préparatoire à Maistrance) prépare les mousses les plus capables et motivés à être admis à l’école de maistrance.

Une promotion dure 10 mois, de septembre à juin, sensiblement équivalente à la durée d’une année scolaire avec normalement l’obtention du diplôme national du brevet.

À leur incorporation, les élèves contractent un engagement dans la Marine de cinq ans à compter de leur sortie de l’école. La moitié du temps est consacrée à la formation militaire, maritime, sécurité et sportive, complétée par des sorties à la mer sur les bâtiments de la Marine nationale (Belle Poule, l’Étoile, le Mutin, l’Hortensia et l’Œillet). L’autre moitié du temps est réservé aux études scolaires avec des enseignants civils.

Créée en 1834, l’École des mousses ferme ses portes le 15 juillet 1988, après 154 ans. Une évocation historique de la prestigieuse école est lue par leur dernier directeur.

Son drapeau, remis le 11 novembre 1958 à Brest des mains du délégué du ministre des Armées est confié depuis 1988 à la garde de l’École de maistrance. En juillet 1999, le drapeau de l’École des mousses a été confié aux officiers permanents du CIN (Centre d’instruction naval). Le drapeau de l’École des mousses est titulaire de la croix de la Légion d’honneur, des croix de guerre 1914-1918, 1939-1945 et TOE (Théâtres d’opérations extérieurs).

La renaissance de l’École des mousses

En septembre 2009, l’École des mousses renaît. Elle accueille une nouvelle promotion au Centre d’instruction naval de Brest. Cette réouverture entre dans le cadre du plan Égalité des chances voulu par le ministère de la Défense. 150 mousses y suivent une formation d’un an dans le but de se voir proposer un engagement en fin de scolarité. Le 10 octobre 2009, l’École des Mousses a récupéré la garde de son drapeau. Honorant cette cérémonie de sa présence, c’est le contre-amiral Hervé Vautier, entré à l’École des Mousses le 22 mars 1965, qui remettait le prestigieux drapeau à sa garde d’honneur.

L’actuelle école a pour mission de former des jeunes engagés sortis de la classe de troisième ou de seconde. À la fin de cette formation, les mousses suivront une formation élémentaire de spécialité qui leur permettra d’intégrer l’équipage d’un bâtiment ou d’une base à terre. L’école leur permet d’acquérir des qualités et des valeurs morales, une bonne condition physique et un niveau scolaire suffisant pour leur permettre d’envisager de faire carrière dans la Marine nationale.

En 2010, l’effectif de l’école était de 150 mousses âgés de 16 et 17 ans dont 24 filles. Ils sont 160 à la rentrée du 4 septembre 2011.

Le 14 juillet 2010, l’École des mousses ouvre le traditionnel défilé sur les Champs-Élysées. Son parrain est alors l’acteur Bernard Giraudeau qui décède le 17 juillet 2010 à Paris.

En septembre 2016, une troisième compagnie de mousses est formée à Querqueville 2afin de porter les effectifs à 220, et former davantage de mousses aux spécialités de la restauration. Elle reçoit son fanion le 3 octobre des mains du chef d’État-Major de la Marine, l’amiral Christophe Prazuck.

La formation d’aujourd’hui

La formation dure 10 mois, de septembre à juin. Les mousses sont répartis en trois compagnies (dont une à Cherbourg) et 8 sections. Une section, regroupant entre 25 et 30 mousses, est encadrée par un chef de section, officier marinier.

Elle est structurée en trois temps :

  • un premier mois d’incorporation et d’intégration, où les mousses font leurs classes ;
  • un tronc commun de 6 mois ;
  • une voie d’approfondissement métier de 8 semaines.

Le tronc commun

Les deux premiers trimestres sont consacrés à un tronc commun pendant lequel les mousses vont suivre :

  • des cours académiques : anglais, français, mathématiques, histoire et géographie ;
  • une formation maritime : manœuvre et navigation, sécurité incendie, compartimentage… ;
  • une formation militaire : ordre serré, instruction au tir d’armes légères, aguerrissement.

En parallèle, ils embarqueront sur des voiliers de tradition de la marine (la Grande Hermine, le Mutin, l’Étoile et la Belle Poule) et du patrimoine maritime français (Belem, Étoile Molène, le Renard), et visiteront de nombreuses unités de la marine (navires de guerre, sous-marins, bases aéronavales) pour découvrir les différents métiers qui leur sont ouverts.

La voie d’approfondissement métier

À l’issue de ces deux trimestres, ils sont ensuite orientés dans une voie d’approfondissement les menant à l’un des métiers suivants :

  • Matelot Restauration (MoRestau);
  • Matelot Fusilier-Marin (MoFusil);
  • Matelot Opérations Systèmes de Combat (MoSDC);
  • Matelot Maintenance Aéronautique (MoMaintae);
  • Matelot Machine (MoMach);
  • Matelot Pont (MoPont);
  • Matelot Pont d’envol (MoPontvol);
  • Matelot Système d’Informations et de Télécommunication (MoSIC)

Cette orientation se fait au mérite, en fonction des desiderata émis par les mousses, et des besoins de la marine nationale.

La voie métier restauration se déroule sur le site de Cherbourg.

Les traditions de l’École des mousses

La devise

La devise de l’école des mousses est Mousse sois toujours vaillant et loyal.

Le drapeau

Le drapeau est l’emblème qui symbolise à la fois la patrie et la personnalité morale de l’école des mousses. Il est le témoin de la gloire et des traditions de l’école. C’est le 4 avril 1958, par décision ministérielle d’Alain Poher, secrétaire d’état à la Marine, que l’École des mousses s’est vu attribuer son drapeau. Il lui a été remis le 11 novembre 1958 à Brest, rue de Siam, par M. Le Bigot, délégué ministériel à la Marine. À la fermeture de l’école, en 1989, il a été remis à la garde de l’École de maistrance. En 2009, c’est le ministre de la Défense, Hervé Morin, qui rend aux mousses leur drapeau, lors de l’inauguration de la réouverture3de leur école.

Ce drapeau porte sur son avers « École des mousses » et sur son revers « Honneur et Patrie ». Il arbore les décorations que l’école s’est vu décerner pour les actes de bravoure des mousses :

  • La Légion d’honneur, que l’école des mousses s’est vu attribuer par décret du 16 juillet 1954,
  • La croix de guerre 1914-1918, remise le 12 novembre 1922 avec la citation suivante à l’ordre de l’armée :

«L’école des apprentis marins de Brest a formé de nombreux contingents de marins dont l’esprit de devoir et de sacrifice s’est hautement manifesté soit à terre, soit à bord, au cours de la guerre de 1914-1918

  • La croix de guerre 1939-1945, remise le 26 octobre 1951 dont la citation à l’ordre de l’armée de mer est ainsi rédigée :

« Ecole de haute valeur maritime et militaire , a formé des générations de marins dont le courage , la discipline et le dévouement ont fait honneur aux traditions de la marine pendant la guerre 1939-1945 »

  • La croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs, remise le 22 décembre 1955 avec la citation ci- après :

« l’école des mousses a fourni à la marine une élite de marins de carrière dont l’esprit de devoir et de sacrifice n’a cessé de se manifester au combat sur les théâtres d’opérations extérieurs ».

L’École des mousses a l’un des drapeaux les plus anciens et les plus décorés de la marine nationale.

Ce drapeau et sa garde (un officier marinier supérieur porte-drapeau, avec une garde de 5 mousses) participent aux grandes cérémonies de l’école (présentation au drapeau, défilé du 14 juillet, commémorations du 11 novembre).

Les fanions

Chaque compagnie possède un fanion. Il est arboré lors des assemblées et des cérémonies par le porte-fanion. Celui-ci est un mousse choisi parmi les plus méritants de la compagnie, armé d’un fusil d’assaut, portant le fanion à l’emplacement de la baïonnette.

Les chefs de hune et gabiers d’élite

Selon une tradition remontant à l’époque de la marine à voile, au sein de chaque section de l’école (équivalent à une classe, de 25 à 30 mousses), sont nommés 3 mousses qui représentent leur section et sont les interlocuteurs privilégiés des cadres :

  • Le chef de hune, le mousse le plus méritant de la section, qui arbore sur l’épaule droite un manchon de quartier-maître de deuxième classe (deux chevrons rouges) qui tient rôle de chef de section.
  • Les gabiers d’élite, ses adjoints, au nombre de deux, chacun respectivement 2ème et 3ème plus méritants par demi-section, qui portent eux un manchon de matelot (un chevron rouge) qui tiennent rôle de chefs de demi-section.

Les chants

Chaque compagnie a son chant, qu’elle entonne lors de ses déplacements, et lors des présentations aux drapeaux.

Les chants de compagnie de la 1re promotion sont Hé marin prends la barre pour la 1re compagnie et La Boulangère pour la 2e compagnie.

Les chants de compagnie de la 2e promotion sont La Boulangère pour la 1re compagnie et Hé marin prends la barre pour la 2e compagnie

Le chant des compagnies de la 3e promotion est le même pour les deux compagnies, il s’agit de la Canonnade rééditée de la Cavalcade.

Les chants de compagnie de la 4e promotion sont Le Chant des déportés pour la 1re compagnie et Pelot d’Hennebont pour la 2e compagnie.

Les bateaux école

Les mousses disposent d’un voilier de 15 mètres, Atout Chance, qui est mis à leur disposition par la mécène de l’école, et marraine de la promotion 2015, Léone Meyer. Par ailleurs, ils sont formés à la manœuvre sur des bateaux d’instruction du CIN Brest, notamment des « Embarcations Drôme d’Instruction » (EDI) et des bateaux civils de type Merry Fisher. Enfin, grâce encore à Mme Meyer, ils ont chaque année l’opportunité d’embarquer une semaine sur des vieux gréements du patrimoine maritime français, comme le Belem ou La Recouvrance.

Le galon de mousse

Les mousses n’ont pas de galon pendant l’année de formation mais un manchon avec seulement l’ancre de marine. À la fin du cours, ils deviennent matelots brevetés équipage et portent sur leur manchon ou patte d’épaule un chevron de laine rouge ainsi que sur les manches de leur tenue de sortie un galon de laine rouge incliné. Ce premier galon est appelé « sardine » dans le jargon de l’école.

Les promotions et leurs parrains

  • Promotion « Thétis » (2009-2010) – Parrain Bernard Giraudeau
  • Promotion « Quartier maître Jules Saffray «  (2010-2011) – Parrain : Erik Orsenna
  • Promotion « Matelot Guillaume Marteville » (2011-2012) – Parrain : Jacqueline Tabarly
  • Promotion « Matelot Bernard Maitre » (2012-2013) – Parrain : Jacques Perrin
  • Promotion « Second Maitre Joseph Kerleroux » (2013-2014) – Parrain : Amiral Forissier
  • Promotion « Officier des équipages de 2ème classe Ernest Souben » (2014-2015) – Parrain : Charles Claden
  • Promotion « Second Maître Corneille Marie Bayon » (2015-2016) – Parrain : Léone-Noëlle Meyer
  • Promotion « Maître Joseph-Marie Avril » (2016-2017) – parrain : Patrice Franceschi
  • Promotion « Second maître Louis Goulard » (2017-2018) – parrain : Thierry Marx
  • Promotion « Officier des équipages Jean-Marie Abaziou » (2018-2019) – parrain : Abdel Aïssou
  • Promotion « Premier maître Joseph-Fichou » (2019-2020) – parrain : Jean-Louis Étienne
  • Promotion « Quartier-maître Jean Morel » (2020-2021) – parrain : Irène Frachon

Commandement

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  • 1888-1890 : Théodore Edmond Dupuis
  • Capitaine de frégate Thomas Sécher : 07/2016 – 08/2018 [ancien élève de l’École de maistrance 1992]
  • Capitaine de frégate Emmanuel Rouve : 08/2018 – 07/2020 [ancien élève de l’École des mousses 1987]
  • Capitaine de frégate Éric Brothé : 07/2020 – en cours [ancien matelot infirmier]

Comment postuler

Pour postuler, il faut être un(e) jeune Français(e) âgé de 16 à 18 ans, volontaire pour s’engager dans la marine nationale. Pour faire acte de candidature, il convient de s’adresser au Centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) le plus proche de son domicile. On en trouve la liste sur le site etremarin.fr4.

Contrat et statut

Les candidats retenus rallient soit le site de Brest, soit celui de Cherbourg.

A leur arrivée, ils passent une visite médicale qui complète celle qu’ils ont déjà réalisée lors de leur parcours de recrutement, puis ils signent un contrat d’engagement. Par ce contrat, ils s’engagent à suivre la formation de l’Ecole des mousses pendant 1 an, puis à souscrire, en cas de réussite à la formation, un contrat de 4 ans comme quartier maître de la flotte dans la marine nationale5. Ils ont dès lors un statut de militaire, reçoivent une solde et portent l’uniforme. Avant 2008, les matelots pouvaient s’engager pour une durée courte via un un engagement initial de courte durée (EICD, 3 ans), ou pour une durée longue via un engagement initial de longue durée (EILD, 10 ans)6.

Orphelinat

L’orphelinat est à l’origine un hospice pour enfants, un édifice accueillant des enfants mineurs sans parents, sortis de la tutelle parentale, issus de familles en difficulté ou victimes de maltraitances. Le terme « orphelinat », ancien centre d’accueil pour les orphelins ou demi-orphelins, n’existe plus aujourd’hui en France. Donc Il a été remplacé par « foyer de l’enfance ».

Les orphelinats ont pour but d’élever, d’instruire les enfants indigents ou de familles peu aisées, de les préserver physiquement et moralement des dangers de la misère et de l’oisiveté, et de les mettre en état, lorsqu’ils sont adultes, de pourvoir eux-mêmes à leur subsistance par le travail.

Les orphelinats étaient autrefois très répandus en occident et étaient souvent gérés par des congrégations religieuses. L’édifice appelé orphelinat et les pratiques coercitives qui y étaient conduites a laissé ses marques dans la culture et la toponymie.

L’orphelinat dans l’histoire de France

Récréation à l’orphelinat d’Amsterdam, de Max Liebermann (1881)

Les orphelinats au XIXème siècle

Le terme « Orphelinat » au XIXe siècle se révèle ambivalent par une approche du mineur défavorisé et non particulièrement de l’orphelin1. Les orphelins étaient plutôt destinés aux asiles, ouvroirs, patronages, maisons des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, ainsi qu’à d’autres dispositifs analogues. L’orphelinat se dissocie des maisons de charité et de l’Hôtel-Dieu en ne dépendant pas du clergé. Appuyé par les dons, les legs, et les assistances, les orphelinats étaient des structures coûteuses qui permettaient de soulager ou de se substituer aux hospices où les enfants trouvés étaient placés lorsqu’il n’y avait pas de famille pour les recueillir.

L’abondance des enfants trouvés

Sous la Restauration, le nombre d’enfants trouvés, ainsi que les indigents et les malades, augmentait. Les tours d’abandon (structures souvent accolées aux hospices pour y déposer des nouveaux-nés en tout anonymat) furent à leur apogée vers 1830 avec 251 dispositifs en France2; puis ils furent supprimés en 1862 pour des questions éthiques, et remplacé par des bureaux ouverts à l’intérieur des hospices.

L’exemple de hôpital Saint-Nicolas de Metz est révélateur3 : sur l’année 1807, la structure comptait 252 orphelins et 168 enfants trouvés, en 1814, 269 orphelins et 322 enfants trouvés et en 1832, 825 enfants trouvés. Par la suite, une œuvre de Charité fut créée par les époux Hollandre-Piquemal pour désengorger l’hôpital. L’orphelinat Sainte-Constance fut construit en 1852 pour leur fille pour accueillir au maximum 100 jeunes filles jusqu’à leur majorité, l’éducation fut confiée aux sœurs de la société de Saint Vincent de Paul.

En mars 1832, une épidémie de choléra s’est propagée en France faisant environ 100 000 décès. Avec près de 19 000 victimes à Marseille, le nombre d’orphelins en hausse, Monseigneur de Mazenod alla au secours des filles ayant perdu leurs parents lors de l’épidémie. Eugène de Mazenod confia son œuvre à l’abbé Fissiaux sous le nom de l’orphelinat du Choléra, renommé Chanterelle en 1965.

En 1889, voyant que les instituts ne désemplissent pas malgré la mise en place de structures, Nancy récupéra des locaux pour pallier la surcharge de l’hospice Saint-Stanislas4 où la solution consistait à placer les enfants dans les locaux d’un ancien séminaire de jésuites situé près de la porte Saint-Nicolas sous le nom d’orphelinat Saint-Stanislas.

L’orphelinat suivant la révolution industrielle

À la suite de la Révolution, l’État est déclaré responsable de l’éducation des enfants abandonnés et des orphelins5, il sollicite le placement des orphelins pour limiter leur prise en charge. Mais les instituts se développent en parallèle de la révolution industrielle, ce qui correspond à la recrudescence des enfants abandonnés lié à la misère sociale, au déracinement des populations se rapprochant des usines et des naissances hors mariage. Des orphelinats dits « manufacturiers » ou « industriels » financés par les chefs d’entreprise6 étaient souvent associés aux usines. Ressemblant à un pensionnat, ce genre d’orphelinat avait des fins mercantiles sous la forme d’un apprentissage de l’enfant. D’autres établissements voyaient dans l’apprentissage un procédé d’insertion de l’enfant dans le monde du travail, les Orphelins apprentis d’Auteuil, fondé en 1866, avaient pour ambition de recueillir les enfants abandonnés, mendiants ou vagabonds, pour leur fournir une éducation adaptée, ils furent alors sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur et de l’évêché de Paris.

Certains investisseurs fondaient, à leur profit, des orphelinats comme source de main d’œuvre peu coûteuse. L’exploitation de l’enfant fut souvent décriée pour ses abus, des patrons réagissaient en assurant que leur industrie tenait de cette emploi infantile7. Des cas représentatifs d’exploitation dans le domaine de la verrerie montrent les stigmates de la maltraitance dont les responsables usaient sur leurs employés mineurs:

«Dans une verrerie du Nord, j’interroge un gamin porteur de bouteilles. L’enfant a reçu un coup de canne de verrier sous l’œil. Son crâne et sa mâchoire portant l’empreinte d’une triste hérédité et tel qu’il est, il semble bien le dernier échelon d’une longue génération d’exploités.» Jules Grandjouan, militant syndicaliste et antimilitariste (1875-1968).

Le militant anarcho-syndicaliste Charles Delzant dénonçait régulièrement les abus de l’abbé Santol, dans le dernier tiers du siècle, qui profitait des demandes des verriers, des artisans, des agriculteurs et des industriels pour apporter des enfants trouvés et des orphelins en main d’œuvre. La ressource parisienne manquant, Joseph Santol souhaitait importer des enfants d’autres régions et autres pays pour satisfaire aux demandes des patrons. Le trafic prit de l’envergure, des milliers d’enfants furent envoyés dans les usines et logèrent dans les orphelinats industriels.

Les lois sur l’enfance du 22 mars 1841 et du 19 mai 1874 furent difficilement respectées par les établissements de bienfaisance qui jouaient de leur statut et leur discrétion pour éviter les contentieux8. Mais le XIXe siècle voit une amélioration dans la considération de l’enfant lié à son taux de mortalité en baisse après 1 an9, à l’utilisation du tutoiement, de son approche dans les littératures, les études comportementales et la philosophie, etc. Les établissements profitant de la main d’œuvre infantile furent sujets aux critiques. La fin du XIXe et le début du XXe siècle reposaient sur les dénonciations des syndicats contre ses exploitations, et les procès contre les exploitations des enfants d’orphelinats se multiplièrent. Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?

Critique

Placement

La mise en orphelinat d’enfants de familles en difficulté est régulièrement sujette à des polémiques, et peut être mal vécue par les familles. Certaines familles accusent les autorités d’agir de manière autoritaire et abusive, sans prendre en compte ni la situation, ni l’avis des familles concernées[réf. nécessaire].

Conditions de vie et maltraitance

Dans de nombreux pays, les conditions de vie dans les orphelinats sont spartiates. De plus, certains cas de maltraitances ou d’abus, voire d’abus sexuels peuvent être répertoriés, comme dans l’affaire de pédocriminalité en Galles du nord, l’affaire de l’orphelinat de Jersey ou l’affaire de la Casa Pia.

Réintégration

Les enfants placés en foyer peuvent être adoptés si leurs parents donnent leur consentement. Selon une étude récente de l’Ined paru dans le journal Le Monde, un enfant sur quatre ayant été placé dans un foyer de l’enfance devient par la suite SDF[réf. nécessaire].

Les organismes historiques et les édifices

Fondation Les Nids

Le 15 octobre 1931 à Rouen, Madeleine LECOEUR, révoltée par les injustices d’enfants privés d’enfance et de devenir, décida de consacrer
sa vie et sa fortune pour apporter sécurité et chaleur humaine aux plus déshérités. L’histoire de la Fondation Les Nids, se lit se découvre, comme un cheminement avec des mutations et des adaptations successives.

Révoltée dès son plus jeune âge par l’enfance déshéritée, Madeleine Lecoeur, fondatrice de l’association Les Nids, accueillera dès 1931 à son domicile rouennais des enfants privés de père et de mère. S’élevant contre le caractère déshumanisé des orphelinats et plus généralement de l’Assistance Publique, Madeleine Lecoeur s’affranchira des conventions de l’époque et initiera ainsi l’une des valeurs fondamentales de l’association : lutter contre les ruptures qui font violence aux enfants.

1931: Madeleine Lecoeur fonde Les Nids

Il s’agissait ainsi de préserver les frères et sœurs sans attache familiale des séparations et de les accueillir dans un environnement fait de proximité affective, d’amour et de sécurité. Cette orientation forte est inscrite dans l’article premier des statuts de l’association Les Nids :

« l’Association dite Les Nids, déclarée en 1936, a pour but, dans le cadre de la législation sanitaire, sociale et médico sociale […] de mener toutes actions […] en s’efforçant, dans la mesure du possible, de ne pas séparer les frères et sœurs » 1

Cette volonté humaniste, révolutionnaire pour l’époque, est au cœur du projet de l’association. Fondement du slogan fédérateur de l’association Les Nids « Ensemble et comme les autre ». Cette période fut également caractérisée par la déroute née du second conflit mondial qui en 1940 jeta des milliers d’enfants sur les routes. Les enfants accueillis par Les Nids, accompagnés par les adultes, connaîtront des moments difficiles et des anecdotes heureuses, avant de s’installer de façon pérenne au cœur de l’agglomération rouennaise.

1936 : Création de l’Association Les Nids

1 Le 30 Décembre 1996 était promulguée une loi, relative au maintien des liens entre frères et sœurs et rédigée comme suit à l’article 371-5 du Code Civil : « l’enfant ne doit pas être séparé de ses frères et sœurs, sauf si cela n’est pas possible ou si son intérêt commande une autre solution ». Depuis, la loi du 5 mars 2007 réformant la Protection de l’Enfance, s’appuyant sur la précédente disposition, est venue modifier l’article 375-7 du Code Civil : « le lieu d’accueil de l’enfant doit être recherché dans l’intérêt de celui-ci et afin de faciliter […] le maintien de ses liens avec ses frères et sœurs ».

L’œuvre de Madeleine Lecoeur connaitra très vite un développement considérable après guerre avec l’essor des foyers familiaux. Alors œuvre d’adoption, l’association Les Nids obtient dès 1946 le soutien du ministère de la population, en quête de réponses face au nombre considérable d’orphelins de guerre et sera pour la première fois habilitée à recevoir un prix de journée. Dépassant le territoire strictement rouennais, l’action de l’association se développe au cours des années 1950 au cœur du Pays de Caux : Doudeville, Bosville, Etoutteville, … sous des formes inédites : ménages de directeur² et encadrement éducatif par des « femmes se donnant à leur tâche » pour reprendre les propos de Mademoiselle Lecoeur.

Tout au long de cette période Madeleine Lecoeur fut épaulée par quelques personnes entièrement dévouées à la cause des enfants, véritables figures emblématiques du patrimoine associatif. Parmi celles-ci, nous pouvons citer Elisabeth Lefournier (Tante Lisbeth), Juliette Lemire (Tante Juliette),  Colette de Logivière (Tante Colette) ou encore Marie-Louise Lorot (Tante Marie-Louise).

1946 : Habilitation par le Ministère de la Population

Les Nids s’installent au château de Mont-Saint-Aignan (à présent ESC Rouen – Rouen business School)

1954 : Création des Foyers Familiaux de Doudeville

1958 : Création du Foyer de Bosville et de la Maison d’Etoutteville

2. Cette formulation désignait à l’époque un directeur d’établissement vivant au sein même de l’institution avec son épouse et ses enfants. Il y avait alors une grande proximité entre la sphère privée ou domestique et la sphère professionnelle. 

En 1962 Elisabeth Lefournier devient directrice du centre éducatif de Mont Saint Aignan. Se forme alors le premier collège de directeurs et de représentants de services sous l’égide de Madeleine Lecoeur. L’association se structure progressivement en association professionnelle. Dans le même temps, le champ social et médico-social continue à asseoir sa légitimité par la reconnaissance des professions socio-éducatives (naissance des diplômes d’éducateur spécialisé, d’éducateur de jeunes enfants …), par la progression considérable du nombre de structures dans le champ de l’enfance handicapée ou défavorisée ou encore par la promulgation de la loi cadre de 1975 régissant l’ensemble du secteur.

Ce vaste mouvement atteint son apogée au niveau associatif avec les années 1980 : restructurations pour répondre aux obligations légales et conventionnelles accompagnées de profonds changements afin de joindre l’élan humaniste et caritatif à la motivation et la recherche professionnelle.

1961 : Reconnaissance d’Utilité Publique de l’Association

1967 : Création du Service de Placement Familial

1974 : Création du Village d’Enfants de Duclair, en partenariat avec l’association pour les villages d’enfants

Si la suppléance familiale (maisons d’enfants à caractère social, placement familial) est historiquement le centre de gravité de l’association Les Nids, la seconde moitié du XXème siècle va produire une modification substantielle du paradigme dominant en matière de protection de l’enfance par le passage d’un modèle substitutif  à un modèle supplétif. Cette nouvelle approche trouve son fondement dans l’ordonnance de 1958 relative à la protection civile des mineurs en danger.

Exposé des motifs de l’ordonnance de 1958 :

« Notre droit ne permet pas d’apporter en toute hypothèse à l’enfant en péril un secours prompt et efficace. Dans les cas et les situations non définis par les diverses lois visant la protection des mineurs inadaptés, le Juge n’a d’autre ressource, pour ne pas frapper de déchéance une famille déficiente mais non indigne, que de recourir à l’assistance éducative, sans pouvoir prononcer une mesure de placement qui pourtant se révèle souvent indispensable dans l’intérêt du mineur ».

Il s’agissait là d’un premier pas vers une appréhension moins clivée des mesures possibles à destination des enfants et des familles, permettant aux autorités compétentes de recourir plus aisément à des mesures de protection tout en associant autant que possible le(s) parent(s) au parcours institutionnel de l’enfant.  Véritable révolution culturelle, cette ordonnance a modifié dès sa publication les pratiques associatives, rendant possible, par exemple, l’organisation de droits de visites pour les parents des enfants confiés à l’association. Ce mouvement vers une reconnaissance plus effective de la place des parents dans le parcours de protection de l’enfant ne cessera de s’intensifier au sein des services de l’association. Dans le même élan, à côté des nouvelles pratiques développées dans le champ de la suppléance familiale, l’association se dotera par la suite de services spécifiques en vu d’aider et d’accompagner les familles en dehors d’une mesure de placement.

Ainsi à l’aube des années 1990, avec la reprise d’un service d’actions éducatives dans le milieu naturel de l’enfant, la création de services de soutien de la parentalité … l’association  franchit le premier pas vers des actions préventives d’accompagnement et de soutien des familles et des adultes en difficulté. S’ensuivra le renforcement du pôle « prévention et médiation » par différentes structures à destination du système familial et non seulement de l’enfant (lieux rencontre, lieux de médiation familiale, …). Par ailleurs et pour les mêmes raisons, l’association Les Nids développera par la suite des partenariats féconds avec le secteur de l’insertion des adultes avant de créer de façon pérenne un service spécifique.

L’ensemble de ces changements se traduira également  par le renforcement du siège administratif de l’association et la mise en place de fonctions transversales dans le domaine des ressources humaines et de la logistique administrative.

1983 : Décès de Madeleine Lecoeur

1986 : Création du siège social de l’association Les Nids à Mont-Saint-Aignan

1989 : Création de l’Etablissement Unique

1991 : Reprise de la Maison d’Enfants du Havre

Construction du site de la Maison d’Enfants de Mont-Saint-Aignan 

Ouverture de la Maison d’enfants de Montville

1993 : Reprise du SEP, service d’AEMO et d’Enquêtes Sociales

1994 : Inauguration de la Maison d’enfants de Longueville sur Scie

Ouverture d’un Lieu Rencontre à Rouen, en partenariat avec l’association Harpe

1995 : Ouverture d’un lieu rencontre au Havre, en partenariat avec l’association Etape

1996 : Reprise du CHRS pour adultes La Clarté à Alençon

Ouverture de l’Accueil Accompagné Parents Enfants (AAEP) à Doudeville

1997 : Ouverture d’un Point Ecoute jeunes 10/25 ans à Rouen

Création d’une Unité d’Education à Encadrement Renforcé, en partenariat avec l’Association de Thiétreville

1998 : Construction et ouverture d’un pôle adolescent à Yvetot

2000 : Ouverture d’un Espace Parents à Rouen

Ouverture des services IED et VA à Doudeville

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