Un banc, une crèche – un toboggan sous des guirlandes
VICTOR
soliloque et dialogue avec le doudou
Nous y voilà
Le piège se referme
Et ses mâchoires aux dents acérées me découpent en petites pièces comme un puzzle
Regarde-moi ça
Soi-disant je suis un enfant de la haute, abandonné par amour avec un petit mot tendre, adopté par des notables, un peu bourgeois, un peu bohèmes, Montmartre
Qui ?
Clémence ! Elle vient répéter sa comédie musicale dans le square Roland Dorgelès juste avant le passage à l’an 2000 pour m’empêcher de me pendre
La maitresse m’a reconnu sur le Parvis du Sacré-Cœur le soir de Noël à mon porte-bonheur…
Ma maîtresse rencontrée à Jounieh en juin 1982 lors du rapatriement des français du Liban
La mère de Briséis veut lui révéler ici, maintenant, que je suis son père
Quoi ?
Pas question !
Et je leur garde un chien de ma chienne, un loup de ma louve, une hyène de ma hyène
Où ?
Chypre… Mais oui !
Je suis « l’ogre »
Victor visitait de vieux potes à Larnaca vers le début de l’été 1984 et il dépensait beaucoup
J’étais en cavale on a sympathisé, lui avec ma débrouille et moi avec son flouze
Une nuit sans lune qu’on dormait tête-bêche, je lui ai mis un bon coup de bêche sur la tête
Tête-bêche, bêche tête
J’y ai piqué son fric et son pendentif
« Ton porte-bonheur te servira moins qu’à moi là où t’es mon gamin »
L’arnaque à Larnaca
Puis je l’ai mangé tout entier
« L’ogre », ça va les secouer ça
Quand ?
Tout de suite… Oh oui bien pire !
Je fracasse une bouteille et je m’ouvre les veines avec
Y trouveront mon cadavre tout pâle et tout froid derrière leur foutu toboggan
Victoire par game over le clochard
Pourquoi ?
Y va tourner court leur manège enchanté