SCÈNE 5

POMPON
l’artiste
JAMAL
le docteur
BRISÉIS
la princesse
VICTOR
le marin


CLÉMENCE
la maitresse

Un banc, une crèche – un toboggan sous des guirlandes

CLÉMENCE
entre

Joyeux Noël

JAMAL

Joyeux Noël
Maintenant que nous avons un enfant, mieux vaut être plein aux as

POMPON

Joyeux Noël
Ou faire contre mauvaise fortune bon cœur

VICTOR
chante

Nous entendons les cloches sonner depuis le Château des Brouillards

POMPON

C’est chanté ?

VICTOR

Je n’ai pas eu le temps de répéter cette scène
Ça m’aide pour retenir mon texte
D’après Jamal, chanter fixe la mémoire

JAMAL

Un truc de comédien
Une technique prônée par les meilleures écoles de théâtre

CLÉMENCE

Alors c’est bien fixe mais beaucoup moins fluide
Tu improvises

JAMAL

Improviser
Un grand acteur ne sait pas improviser
Il lui faut un texte, interpréter un auteur

BRISÉIS

On dirait qu’il récite ses tables de multiplication

CLÉMENCE
chante

Deux fois deux, quatre

BRISÉIS
chante

Trois fois trois, neuf

POMPON
chante

Quatre fois quatre… Treize ?!

JAMAL
chante

Presque

POMPON

Quinze ?!

JAMAL

Elle chauffe

CLÉMENCE

Montre-moi le nourrisson que tu tiens dans les bras

BRISÉIS

C’est mon doudou

VICTOR
approche du doudou

Il est d’où le doudou ?

JAMAL
caresse le doudou

Il est doux le doudou

CLÉMENCE

Un poupon aurait était plus vraisemblable pour l’accouchement

BRISÉIS

Personne ne touche mon doudou

JAMAL

Dépression post-partum
Sans vouloir exagérer

VICTOR

J’ai perdu mon nounours quand j’étais petit
Inconsolable

JAMAL

Son premier lapin en peluche est mort en couches
Bunny cuniculus exspirare

VICTOR

Tais-toi sorcier, ce mot porte malheur

CLÉMENCE

Une superstition dans la marine veut qu’on ne prononce jamais… « lapin »

VICTOR

Mais chut !

JAMAL
perd l’équilibre et tombe

Heureusement, la science détrône la superstition
Sinon il ne serait pas vêtu de vert au théâtre

POMPON
touche le pompon du bachi

Et pour contrer le mauvais sort, il suffit de toucher le pompon
Ça porte bonheur

JAMAL

Alors pas toujours mais il y a des moments d’extase

CLÉMENCE

Victor et moi nous avons une grande nouvelle à vous annoncer

VICTOR
semble affligé

Ce n’est pas encore sûr

CLÉMENCE

Je suis enceinte

VICTOR

Ça mérite confirmation

CLÉMENCE

Nous attendons un bébé

VICTOR

Attendons qu’il soit là pour nous réjouir

POMPON

Je vous prête mon coussin ?

JAMAL

Ils ne pourront pas l’adopter
Il préfère jouer cartes sur table

POMPON

Et annoncer la couleur

CLÉMENCE

Il devrait naître mi-avril

BRISÉIS

Nos enfants auront presque le même âge

JAMAL

Elle peut réserver d’ores et déjà pour bénéficier de toute la modernité de sa clinique et des techniques d’accouchement personnalisées
« La sauvage » sous un grand chêne
« L’aquatique » dans une piscine

POMPON

Dans mon bassin ?
Et mes carpes Koï du Japon j’en fais quoi ?!

JAMAL

Du sushi

POMPON

J’en reste muette

JAMAL

Comme une carpe

CLÉMENCE

Je préfère accoucher à Athènes auprès de ma famille

VICTOR

Voilà
À Athènes auprès de sa famille

CLÉMENCE

Pour l’heure, fêtons Noël

POMPON

Allons prier pour nos amis du Liban

BRISÉIS
repose le doudou dans la crèche et sort

Seize ans et pas un jour sans mon doudou

POMPON
lève le doigt enthousiaste et sort

Seize !

JAMAL
tapote Pompon comme un clavier et sort

La véritable calculatrice Texas Instruments

Seize ans

Auteur, compositeur : Jean-Vincent Bourgoing
Paroles

Seize ans

Seize ans on veut tout savoir
Sur l’amour et sur son pouvoir
Et la douleur d’un désespoir
Vient nous émouvoir

Seize ans on a le futur
Bleu infini de l’azur
Et des épreuves qu’on endure
On en sort plus pur

On aime
Quand on aime
À seize ans

Quand on aime
On aime
À seize ans

Seize ans on a l’avenir
Le temps de s’embrasser de rire
Et le temps d’apprendre à souffrir
On pousse un soupir

Seize ans on meurt de désir
Pour la fraîcheur d’un sourire
Et chaque baiser nous inspire
Les feux du plaisir

Quand on aime
On aime
À seize ans
On aime encore plus fort

Quand on aime
Comme on aime
À seize ans
On aime encore plus fort

Quand on aime
Comme on aime
À seize ans

On aime encore
Plus fort
On aime encore
Plus fort
On aime encore
Plus fort

Seize ans un matin à l’aurore
Un jardin de fleur à éclore
Et le chagrin le remord
De ceux qu’on adore

Seize ans la vie on la dévore
Notre innocence s’évapore
Et nous laisse au cœur un trésor
Plus précieux que l’or

Seize ans les mots se murmurent
En lettre d’amour sur les murs
Et pour guérir de leurs blessures
Un jour on les jure

Je t’aime
Comme on aime
À seize ans
On aime encore plus fort

Quand on aime
Comme on aime
À seize ans
On aime encore plus fort

Quand on aime
Comme on aime
À seize ans

On aime encore
Plus fort
On aime encore
Plus fort
On aime encore
Plus fort

VICTOR
presque sorti

Allons à la messe

CLÉMENCE

Victor… reste et cesse de réciter
Bedeau ! Puisque tu écoutes aux portes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *